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Chloé voyait les traces de l’humain partout, je voyais dans l’homme tout ce qui appartenait aux autres règnes, aux peuples des plantes, aux mélodies animales, si bien que nos récits trouvaient leurs origines dans des terres opposées. Alors qu’elle s’inquiétait de la mélancolie qui sourdait de la mer, je lisais dans le visage de mon amante des paysages marins. Alors qu’elle prêtait à l’océan des états d’âme qui étaient souvent les siens, je voyais en Chloé les villes, les bois, les déserts qu’elle avait traversés, m’émerveillant des scènes bucoliques qui alourdissaient ses lèvres, de l’orage qui enfiévrait ses yeux. Quand nous nous étreignions, je n’embrassais pas sa seule bouche : je humais les paysages verticaux, les saveurs d’enfance qui l’avaient bercée.

Véronique Bergen