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Dessin de Charlotte Mollet

        Deux corps de femmes pris dans l’étreinte amoureuse en forment un troisième sans visage, réalisant ce désir de fusion que l’on prête aux mammifères. Pourtant on pourrait dire tout autant que ces enveloppes charnelles les individualisent et les ramènent à leur solitude. D’où, ça et là, des fissures, un déchirement, comme une parturition. Le dessin maintient la tension entre ces extrêmes, conjoints dans l’incarnation…avec d’autres hypothèses encore.

         Et s’il s’agissait d’une forme qui se dédouble par l’opération de la schizophrénie, de la danse, d’une chronophotographie. A moins qu’un souffle ne la projette en arrière, lui rappelant qu’elle vient de l’informe. Elle y retourne pleinement, d’une torsion, se décompose en quelque chose d’innommable, un précipité d’os et de muscles.

         A rebours le regard verrait une mutante rêvant qu’elle devient une femme comme dans le songe de Zhuangzi revisité par un Philip K. Dick ; car le corps n’est jamais que la projection de l’esprit et inversement.

Dominique Ristori