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A l’affiche, un Douglas Sirk, le maître du mélo flamboyant. Hésiter. Se laisser entraîner par le titre et l’enthousiasme d’une amie à laquelle on ne peut rien refuser.

[Un bonheur auquel personne ne croit plus]

Terrible d’être expulsé d’un monde où chaque réplique fait mouche, chaque plan sens. Comme de chuter après une heure quarante de vol dans l’Empyrée. S’écraser avec Robert Stack qui meurt une balle dans l’estomac, persuadé depuis toujours d’être un raté, s’imbibant d’alcool pour mieux y parvenir. Et Lucy, sa rédemption, de partir avec Mitch, le pire des frères d’adoption, parce que idéal aux yeux du père ; sa malédiction.

[Tant de travellings aujourd’hui ne mènent nulle part]

Un tourbillon, mais de maîtrise, à la manière baroque. Emporte feuilles et personnages au commencement, c’est-à-dire la fin de l’histoire – le film décrivant une boucle infernale.  Se rappeler une définition de l’art, ce qui reste une fois retranché le hasard. Se dire que cette définition pourrait s’appliquer au destin. La boucle est bouclée.

Marcher avec deux scènes dans la tête, qui s’entremêlent par la magie d’un montage rythmé en diable : la danse d’une fille perdue (Dorothy Malone), la mort d’un magnat foudroyé par la honte, son corps dévalant le grand escalier de la résidence palatiale. Elle lui succédera à la tête des pétroles Hadley. Devra se contenter du pouvoir, à défaut de posséder l’impossible, Mitch.

[Un homme qui aime les hommes et ne les méprise pas comme nous]

Un mélo ? Pas vraiment. Plutôt une tragédie freudienne au pays des derricks. Rarement vu un tel étalonnage de couleurs et de pulsions portées à l’écran.

Dominique Ristori