Je compte sur mes yeux un et deux dira-t-elle, Pour voir ce que doit voir l’affalée que je suis, Couchée et nue et chaude au pied du haut miroir, Et mouillée comme un nouveau-né je me pourlèche.
Je compte sur mes doigts un deux trois dira-t-elle, La multiplication de mes soupirs profonds, Le sac de mes désirs s’entrouvre sur le lit, Et j’ai le plein soleil dedans avec mon rouge.
Paul Eluard
Merci à Céline Escouteloup