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Caddy tu le hais n’est-ce pas

Elle fit monter ma main jusqu’à sa gorge où son coeur martelait

pauvre Quentin

elle levait son visage vers le ciel qui était bas si bas q’il semblait comme une tente affaissée écraser sous sa masse tous les sons les parfums de la nuit le chèvrefeuille surtout que j’aspirais qui recouvrait tout son visage sa gorge comme de la peinture son coeur battait contre ma main je m’appuyais sur mon autre bras il commença à tressaillir à sauter et je dus haleter pour saisir un peu d’air dans l’épaisseur grise de tout ce chèvrefeuille.

oui je le hais je mourrais pour lui je suis déjà morte pour lui je meurs pour lui encore et encore chaque fois que cela se produit

quand j’ai soulevé ma main je pouvais encore sentir dans la paume la brûlure des brindilles et des herbes entrecroisées.

pauvre Quentin

elle se renversa en arrière appuyée sur ses bras les mains nouées autour des genoux

tu n’as jamais fait cela n’est-ce pas

fait quoi

ce que j’ai fait

si si bien des fois avec bien des femmes

William Faulkner, Le bruit et la fureur