Panier

Votre panier est vide
Visiter la boutique

Petite poitrine
O
nuages
Dans l’étang où elle se noya
L’hiver ne souffle plus
Et
loin de son bord
Il passe ayant remis son pardessus
Dans la vitrine tout le monde la regarde
Elle est morte et sourit à ces gens
qui ne savent que douter
Sa petite poitrine a l’air de remuer
Avec vos lèvres vous soufflez dessus
Et ses yeux se ferment en vous regardant
Ces messieurs habillés de noir
Ont les yeux brillants de malice
Une petite femme que j’ai beaucoup connue
La misère passe avec le vent
et balaie le boulevard
Elle avait de bien jolies jambes
Elle dansait elle riait
Et maintenant que va-elle devenir
Tournant la tête
elle demandait qu’on la laissât dormir

Pierre Reverdy

Extrait offert par Lucie M.