À l’intérieur de ma tête, mes pensées sont disposées dans des chambres. Je les visite, chaque nuit, comme un loup. De chambre en chambre, je rôde.
(…)
Dans la chambre SAUTER PAR LA FENÊTRE, j’ai rendez-vous avec une femme. Je lui ai envoyé un vers d’une poétesse anglaise : « L’art de me foudroyer moi-même de mélodie ».
Je cherche la chambre, j’avance les yeux fermés, guidé par la sonorité du vers : « L’art de me foudroyer moi-même de mélodie ». Des choses arrivent qui n’ont qu’une existence poétique. Ce sont les seules qui comptent, parce qu’elles sont tournées vers leur propre secret : elles voguent lentement vers la justesse d’un baiser.
Yannick Haenel