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En été il y avait là une petite échoppe aux stores de couleurs vives où elle aimait venir manger des tranches de pastèque et des sorbets roses. Elle arrivait toujours en retard naturellement, sortant peut-être à l’instant de quelque rendez-vous galant dans une chambre aux volets clos, mais je m’efforçais de ne pas penser à cela lorsque les pétales de sa bouche, merveilleusement fraîche et jeune, se pressaient sur mes lèvres et tentaient d’apaiser toute la soif de l’été. L’homme qu’elle venait de quitter rôdait peut-être encore dans sa mémoire ; son corps était peut-être encore couvert, par endroits, du pollen de ses baisers. Mélissa ! Mais cela importait si peu de toute manière ; seule comptait alors la forme souple de son bras s’appuyant sur le mien, et je goûtais un bonheur sans mélange et pur de tout secret. C’était bon d’être là, gauches et un peu timides, légèrement oppressés car tous deux nous savions que nous désirions la même chose.

Lawrence Durrel