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On peut vous peindre aujourd’hui autrement. Non plus dédoublé en
entités duelles et discontinues, mais comme un continu de rythme où
le mouvement de signifier a votre corps, vos gestes, votre voix, votre
histoire. Vous n’êtes plus son et sens, et cette fameuse hésitation
prolongée entre les deux, qui faisait pour Valéry le poème.
Convention et nature. Vous êtes un homme une femme réellement en
train de parler. Il ne vous sort plus de la bouche les catégories de
la langue, qui laissent toujours un drôle de résidu, mais tout
entier vous êtes discours et prosodie. L’infini du dire. Le fond du
tableau aussi a changé. Votre portrait en langage vous peint comme un
monde. L’écoute du langage est aussi, d’abord peut être, l’écoute
du changement indéfiniment en cours dans ses représentations. Et
comme ces représentations ne sont pas séparables de celles que
l’individu a du sujet, le travail du sujet est ce changement même

Un texte de Henri Meschonnic choisi par Sébastien Hubert