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Septimus s’adresse à vous, comme les oiseaux se sont adressés à lui ; il vous parle dans la langue des annonciations. Écoutez Septimus, ouvrez vos oreilles aux messagers : vous entendrez chanter les nuances. Le monde à venir est composé de phrases qui vous ouvrent un chemin. La vérité s’épanouit comme des fleurs en feu. Le buisson doit être traversé. Ce centre mystique, ce point d’extase qui s’abrite en vous, quel nom lui donner ? La dernière phrase de Mrs Dalloway est une question : « Qu’est-ce qui me remplit de cette extraordinaire émotion ? »

Yannick Haenel

La femme vient de goûter au fruit de l’interdit et en donne à son mari qui se trouve auprès d’elle. Soudain, ils ouvrent les yeux ; se rendant compte de leur nudité, ils recouvrent leurs parties de feuilles de figuier. On connaît la suite : Dieu chasse Adam et Eve du jardin d’Eden. Adieu innocence, immortalité.

Dans sa célèbre gravure de 1504, Albrecht Dürer qui n’était pourtant pas enclin à la subversion mais à la mélancolie seulement, livre une version étonnante de cet épisode biblique. Au lieu de succomber à la séduction du serpent, la femme paraît au contraire le nourrir comme s’il s’agissait d’un pénis à stimuler. Et sur son visage, le plaisir n’est en rien dissimulé.

Le paradis perdu se confond alors avec la vision d’une sexualité sans culpabilité ni répression ; un paradis retrouvé où les amants n’éprouvent aucun manque à désirer.

Dominique Ristori

« Ses yeux étaient remplis de jaune et de lavande, jaune pour le soleil à travers les stores jaunes et lavande pour la couette, gonflée comme un nuage flottant mollement sur le lit. Soudain elle se souvint de son rendez-vous et, les bras jaillissant de la couverture, elle enfila un négligé violet, rejeta sa chevelure en arrière dans un mouvement circulaire de la tête et fondit dans la couleur de la pièce. »

Fitzgerald cité par Sollers dans Discours Parfait