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Une oeuvre de Caroline Corbasson

Cardiaque

An 1563

La dissection des cadavres est interdite par l’Eglise, ainsi que la pratique de la médecine par les femmes. Alix dessine des organes humains tels qu’elle les imagine, les pressent. On l’accuse de sorcellerie, d’utiliser « l’œil de Satan » pour scruter l’intérieur du corps humain. Elle est très belle, trop. Cela suffit à la rendre suspecte. On la surprend déguisée en homme, à cueillir des herbes malignes. Les Punisseurs découvrent dans son tablier un petit coeur de lapin séché.  Il n’en faut pas moins, à vingt ans et poussières, pour la condamner à la Question, à la torture, et au bûcher.

An 2013

Caroline, vingt deux ans, forge des mobiles en acier et laiton sur le schéma des veines du cœur, la  couronne du réseau sanguin ; vaisseaux, veinules, aortes. Une planète suspendue aux arcs vacillants. Ce cœur littéral est comme le cœur figuré : solide, tangible, il bat, on  sait qu’il existe. Mais on ne sait jamais de quel côté il va tourner.

Un texte de Georgina Tacou