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Voilà en quoi la monnaie vivante diffère essentiellement de l’état d’esclave industrielle (vedette, star, mannequin publicitaire, hôtesses, etc.). Celle-ci ne saurait revendiquer le titre de signe tant qu’elle même fait une différence entre ce qu’elle accepte de recevoir, en monnaie inerte, et ce qu’elle vaut à ses propres yeux.

Pierre Klossowski

Mon regard n’embrasse que du pourpre : rideau de scène, fauteuils de velours, moquette de soirée, vision uniforme d’une foule encodée selon la grille des sièges. La raison de notre convergence ici accompagnée de son brouhaha nous saupoudre de cohérence, tous, chacun à sa place. Chacune pose pour mon objectif intérieur, à son tour, méthodique. Poses évoluées, éduquées selon le monde alentour, évaluées selon les regards présents ce soir comme les autres soirs, ternes uniformes de représentation. Mes yeux voient au-delà : les uniformes balisent mon regard, ils jalonnent ma perception sans l’entraver ; la perspective des consciences se déroule au long de leurs fuyantes, convergentes au coeur. Raisonner non. Raisonner en moi, je cherche cet écho à ma conscience, de l’autre côté, en vain. A l’intérieur, son profil se dérobe : courbes de son menton, de sa pommette, de son arcade, elle se détourne pour rester secrète. L’espièglerie de son sourire imprègne le mouvement qui m’abandonne à la féminité de son chignon. Ses cheveux relevés en circonvolutions, un à un dessinent avec habileté son intention : m’attirer au coeur.

Là, au coeur, le chemin s’insinue.

Pascal Aribaud

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