La métamorphose ininterrompue – tu dois te glisser, en un court intervalle de temps, dans la peau d’un grand nombre d’individus. Le moyen en est la lutte perpétuelle.
Friedrich Nietzsche
Comme au bordel. Dieu a le « choix ».
Plus un seul regard n’était maintenant braqué sur moi. Sottement je me mis à ressentir de la jalousie et de la colère contre cette beauté qui me dépossédait de ma popularité. Quel dépit de me voir un instant piétiné, éclipsé par le pouvoir de séduction d’une femme que j’avais naguère possédée avant de la laisser choir sans façons ! Peut-être m’avait-elle reconnu et, sarcastique, faisait elle exprès de se venger sur moi ?
Progressivement je sentis, devant pareille beauté, ma jalousie se changer en violent amour. Vaincu dans l’affrontement de féminité, je voulais cette fois, avec un orgueil de mâle, la dominer et la soumettre. À cette pensée, saisi d’un irrépressible désir, je fus tenté de me jeter brutalement sur ce corps flexible comme sur une proie et de le secouer avec violence. Profitant de l’obscurité, je tirai de mon obi une feuille de papier et crayon et griffonnai ce billet:
« je suis sûr que tu m’as reconnu (…) »
Junichiro Tanizaki
Le désir est ce qui croît tant qu’on diffère la jouissance, celle-ci aurait-elle le crime pour cause. il est ce retard même. Il est toutes les formes que prend l’attente, le plaisir sculpté à flanc de néant.
Mathieu Terence
L’obscène, écrit Baudrillard, c’est le corps qui se revêt de ses propres sécrétions, qui apparaît, se représente, se montre à découvert, ou livre ses secrets.
Serge Martel